[ ./ qui est silène ? ]

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Silène est un ensemble montréalais d’improvisation jazz d'avant-garde formé depuis dix ans :

Claude Lassonde, compositeur, guitariste et leader musical de Silène.

Claude Lassonde fait ses études universitaires à la faculté de musique de l'Université de Montréal, maîtrise en composition musicale avec Serge Garant, Michel Longtin, André Prévost; études électroacoustiques avec Marcelle Deschênes et Francis Dhomont. Il a été directeur à l'Association pour la Création et la Recherche Électroacoustiques du Québec (ACREQ et président fondateur de la Société de concerts alternatifs du Québec, SCAQ maintenant Code d’accès.

Il est compositeur agréé au centre de musique canadienne. Le catalogue de ses compositions comprend des pièces pour orchestre, pour divers ensembles de musique de chambre, de la musique informatisée et électroacoustique. Plusieurs artistes de renom ont été associés à la réalisation de ses créations notamment : Rina Lasnier de l'Académie canadienne française, Jean-Jacques Nattiez, Lorraine Vaillancourt et Pauline Vaillancourt.

Plusieurs commandes d’œuvres dont « Sentes aux abîmes des sens » commandée par l' ACREQ et créée à l'ouverture de la série électroacoustique « Acousmonium » du festival "New Music America".

Ses compositions et interprétations musicales ont été enregistrées par la Société Radio‑Canada, et diffusées ailleurs au Canada, aux États-Unis, en Allemagne, en Belgique et en France. Il a reçu des prix et des bourses  du Conseils des Arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec.

Chef d'orchestre,  il a dirigé de nombreux ensembles. Guitariste, il a donné plusieurs concerts à la radio et à la télévision notamment aux Jeux Olympiques de Montréal, concert retransmis en direct au réseau ABC. Maintenant, il préfère l’art moderne et cultive des moments musicaux variés.

Il livre ici, sa passion musicale dans un chant quelques fois anarchique où se mêlent tendresse, amour, hargne, violence, extravagance à la guitare synthétiseur, dans des gestes colorés, improvisés et libres.

« Fasciné par les lutheries contemporaines, amoureux de jazz libre, amateur de sessions d’improvisation, je demeure néanmoins un puriste méticuleux quant à la composition musicale. Je m’astreins à une discipline visant à extirper de longs travaux de recherches sonores et stylistiques, les éléments musicalement les plus vifs. Collectionneur de timbres sonores et de séquences-jeux improvisées, je confie ceux-ci au traitement informatique, afin de faire exploser leur potentiel. La phase finale de mes travaux vise toujours à trouver la clé de normalisation la plus simple et la plus humaine possible. Avec cette démarche,  l’interprétation humaine est rendue possible et des structures musicales informatisées d’une grande complexité sont rendues intelligibles. La liberté stylistique de ces moments fait que cette musique tente délibérément d'échapper aux modes ou aux courants déjà implantés. Elle propose à l’auditeur en quête d’oubli du temps, une relation musicale intime, où l’expression personnelle est révélée par une musique longuement réfléchie. »

  Gilles Douaire, bassiste de Silène. Par son style, sa lucidité et sa grande culture, il est le « leader idéologique » de Silène. Il était guitariste « lead » du groupe montréalais « Freakency ».  Il développe une approche musicale à la fois extravagante et contraire à toutes attentes. Son jeu discret détonne intentionnellement par son oreille exceptionnelle qui  sait écouter et présenter un contrepoint déstabilisant qui propulse l'autre dans  des sentiers vierges. Il adore les marches harmoniques bizarroïdes et déteste les motifs stéréotypés. Gilles, en plus d’être musicien, possède deux formations, une en philosophie et l'autre en génie électrique et informatique.

« Le jeu musical dans Silène, on le qualifie de trialogue, de quadralogue, de quintalogue… Néanmoins, ce serait à la fois trop dire et trop peu dire. D’une part, le jeu d’ensemble relève de bien peu de planification délibérée, ce qui est le propre de l’improvisation, transformant ces soi-disant « logos » en autant de logorrhées; d’autre part, la collaboration à n musiciens implique sournoisement un n+1ième musicien qui, plus souvent qu’autrement, devient celui qui s’impose le plus. Même au sein d’un de ces moments de lucidité où l’on tente de construire une structure bien arrêtée au fil de l’improvisation, ce musicien obscur vient subvertir cette volonté, nous déstabilise, nous surprend… et surprendra l’auditeur éventuel de ces pistes. En somme, ce visiteur musical obscur, est l’expression désincarnée et viscérale d’une volonté partagée et permanente d’égarements temporaires; celui qui, de la forme à l’informe, de l’informe à la forme, nous pousse avec témérité sur des chemins qui ne mènent nulle part…»

Musiciens :

Matthieu Bélanger, clarinettiste, Montréal, est présent sur sept prises de Silène - Décade (CD-2_1,2,3,5,6,7,8). Matthieu Bélanger, ici à la clarinette basse, compte parmi les plus talentueux clarinettistes au Québec,  comme en témoigne son impressionnante discographie. Études en clarinette et piano au Conservatoire de Hull et à l’Université McGill. Il fait de nombreux stages d’études à New York avec  Patrick Brennan, saxophoniste et avec le pianiste Kenny Werner, ainsi qu’à Banff avec Dave Holland, Joe Lovano, Dave Douglas et Kenny Werner.

Il obtient de nombreux prix et bourses, notamment pour Musicaction, pour son disque « Insomnia ». Boursier du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des Arts et des Lettres du Québec, il gagne : l'Empire des futures stars avec le groupe Ann Victor, le prix du meilleur musicien et le prix du meilleur groupe. À Genève, à la Communauté des radios publiques de langue française (CRPLF), il obtient le  1er Prix catégorie jazz, en tant que chef pour le Quatuor Jazz de Montréal. En 1994, au Festival International de Jazz de Montréal, il gagne le  1er Prix du Concours de jazz Du Maurier avec l'Ensemble Normand Guilbeault.

Pierre Guillemette, saxophoniste, Montréal, maîtrise en saxophone classique, faculté de musique, de l’Université de Montréal. Il joue ici sur une prise (CD-2_4). Il a participé au Festival International de Jazz de Montréal avec son groupe de jazz fusion « Urbia ». Il est également membre du groupe de jazz fusion « Idem ». Multi instrumentiste, il joue tout aussi bien, les saxophones, les flûtes, les clarinettes que la guitare. Il enseigne la musique, dirige des chorales, principalement comme chef de chœur pour « La Clé des Champs ». Il est actif également comme musicien en studio. Il fait de l’accompagnement et de l’arrangement musical pour plusieurs artistes de renom.

Louis-Antoine Lassonde, contrebassiste, Montréal, joue la contrebasse avec archet sur une prise de Silène - Décade (CD-2_1). Malgré son jeune âge, Louis-Antoine a déjà une solide expérience du monde musical. Il a une maîtrise, interprétation contrebasse, faculté de musique, de l’Université de Montréal. Comme premier pupitre, il a travaillé tour à tour pour de nombreux orchestres classiques et contemporains, notamment sous la bagette de Lorraine Vaillancourt, de Jean-François Rivest, d’Agnès Grossman à l'Orchestre du Centre d'Art d'Orford.

Plusieurs tournées, en France, en Grèce, et localement, il a été invité à se joindre à l’Orchestre Symphonique de Montréal lors de deux matinées jeunesses, concert à la Place des Arts de Montréal, salle Maisonneuve. Il a été soliste invité à l’émission télévisée : «Faites vos gammes» à la Société Radio-Canada. Il a également été finaliste au Concours de musique du Canada en 2001.

Stephan Quednau, claviériste, Montréal, est leur invité pour trois prises de Silène - Décade (CD-1_7,10 et 11). Stephan a étudié le piano à l'Université Laval avec Michèle Royer avant de poursuivre ses études en génie électrique et informatique et d'y oeuvrer durant une dizaine d'années. Depuis quelques années, il travaille comme ingénieur en réfection et réparation de circuits imprimés, de synthétiseurs et autres. Ses amours musicaux passent par le Hard Bop, par son vif intérêt pour des guitaristes modernes (Abercrombie, Holdsworth, Frisell) et aussi par le funk. Invité de Claude sur ces enregistrements, Stephan s’est aussi produit sur DC en musique électronique sous « Heptane Sun Quad » parut chez « Electron Music ».

Alain Robert, batteur, percussionniste, Montréal, est présent sur l’ensemble des pistes de Silène - Décade. Virtuose jusque dans la pointe des baguettes, il joue de la batterie depuis sa plus tendre enfance.  Dans Silène, il subit les assauts extravagants des autres puis génère la cohésion. Il flotte dans son monde à part, équilibré et bien rythmé, apportant un soutien  imaginatif exceptionnel. Il excelle dans le jeu des couleurs sonores et du contrôle des cymbales. Il possède un instinct sûr et naturel qui sait prévoir et anticiper les changements dans les méandres des improvisations. Son jeu révèle une façon quasi scientifique d'approcher la rythmique des improvisations.

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(Droits Claude Lassonde)

Silène (Musée du Louvre)

Le dieu « Silenius » était le génie phrygien des sources, symbole des eaux; il avait le don de la sagesse. C’était un vieillard jouisseur, toujours ivre, au nez camus et proéminent, chantant et riant. Dans la mythologie grecque, Silène (en grec ancien Σειληνός / Seilênós) est une sorte de satyre, père adoptif et précepteur du dieu Dionysos, qui l'accompagne sans cesse. Il est en outre le dieu personnifiant l'Ivresse, assez proche en ce sens de deux autres divinités mineures faisant l'une et l'autre partie du cortège de Dionysos, Comos (la bonne Chère) et Coros (la Satiété), qu'Hérodote fait naître d'Hybris (la Démesure). Comme Dionysos, on le fait naître à Nysa, en Asie. Silène est qualifié de « fils d'Hermès », comme c'est le cas la plupart du temps pour les satyres. D'autres traditions en font le fils de Pan et d'une nymphe, ou de Pan et de Gaïa (la Terre) fécondée par le sang d'Ouranos mutilé. Pan confectionna un instrument de musique auquel il donna le nom de syrinx, connu sous celui de flûte de pan.

Silène portant Dionysos enfant, copie d'un original de l'école de Lysippe, musées du Vatican

Daphnis, Ier siècle av. J.-C., Musée archéologique national de Naples.

Statuette du dieu Pan et son éromène,

Une antique légende rapporte que le roi Midas avait longtemps battu les bois, mais en vain, à la recherche du sage Silène, le compagnon de Dionysos. Quand enfin celui-ci tombe entre ses mains, le roi lui demande quel est pour l’homme ce qu’il y a de plus désirable, le bien suprême. Roide et figé, le démon se tait ; jusqu’à ce que, pressé par le roi, il finisse par lâcher ces mots en éclatant d’un rire strident : “Misérable race d’éphémères enfants du hasard et de la peine, pourquoi m’obliger à te dire ce que tu as le moins intérêt à entendre? Le bien suprême, il t’est absolument inaccessible : c’est de ne pas être né, de ne pas être, de n’être rien. En revanche, le second des biens, il est pour toi – et c’est de mourir sous peu.”

(Friedrich NIETZSCHE dans La naissance de la tragédie, Gallimard, p. 50)

L’idée de Silène s’inspire de cette mythologie où sagesse, ivresse, démesure, mysticisme, musique et imagerie poétique se côtoient librement. La musique de Silène ne s’attache à aucune mode, courante, actuelle ou passée. Elle prend naissance dans la réunion des esprits communicant librement, sans balise ou concept préétabli. Cette forme libre invite les musiciens à écouter profondément  et à réagir intensément, et par purs réflexes musicaux, à l’environnement sonore qui se déroule. Ce n’est que par après, lorsqu’on réécoute, qu’on choisit le parcours qui mène vers le paysage sonore extatique.

Dix ans ont passé, ces années ont servi à amasser des heures d’enregistrements formidables et d’autres sources sonores expérimentales, allant dans des directions inouïes. L’écoute sélective a mené à cette compilation d’une décade sonore. Certains traits sont décapants, d’autres,  illustrent un côté décadent de notre société, mais tous participent dans un même sens, à collectionner des gestes à profil de beauté.

On peut parler d’improvisation, au début du processus, mais bien avant, il y a des années de pratique, de perfectionnement, d’études, de compositions musicales, puis vient ensuite la séquence-jeu. C’est là où, avant d’improviser, d’enregistrer, on fixe des modes jeux, des propositions que l’on fera à l’ensemble et qui deviendront des matériaux, afin d’alimenter des dialogues, trialogues et autres formes d’échange. Ceux-ci peuvent se constituer d’un ambitus de notes, d’une séquence rythmique, d’un jeu de timbres ou de tous ces aspects à la fois, réunis pour former soit un appel, un élément déclencheur ou un motif récurant. L’idée de la séquence jeu est fondamentale dans la musique de Silène. Car, c’est de la puissance de la séquence-jeu  que  naîtra ce que tous vont y trouver comme motifs à développer et interagir.

Habituellement, le compositeur soumet ses idées aux musiciens de son groupe et ceux-ci réalisent le plus efficacement possible l’arrangement de celles-ci. Des contingences de temps et d’argent font que souvent, on ne peut accéder qu’à une parcelle du talent des artistes. On ne peut que rarement les enregistrer d’innombrables fois et choisir les meilleures prises. Avec Silène – Décade, ce processus est inversé, le temps et la multitude de plages sonores deviennent inhérents au processus de création.

Il est certain que dans tout ensemble, un leader se détache pour marquer de son empreinte la personnalité de groupe. Dans Silène, Gilles a donné son empreinte philosophique et Claude a marqué la structure musicale de l’ensemble. Ils ont su s’adjoindre des forces indéniables avec leurs collaborateurs.

Un autre aspect digne de mention, est celui de la virtuosité. Il est certain que chacun des artistes présents peut être qualifié de virtuose face à leur instrument. Cependant, jamais cet aspect n’est amené gratuitement ou dans un désir d’éblouir. Cette virtuosité s’introduit plutôt  dans la forme pour participer à un élan ou amener le dialogue à un degré d’excitation volubile d’une lucidité et d’une fluidité extrêmes.

La musique dans Silène - Décade se démarque par une recherche poétique. Le caractère se renouvelle dans chaque pièce  et se distingue par le type particulier d'instrumentation ou de lutherie contemporaine qui constitue sa palette sonore. Les compositions que Claude en a tiré cherchent à exploiter avec mysticisme l’aspect particulier des modes de jeux inhérents aux timbres et à leurs manipulations. L'idée créatrice première de chacune est toujours évocatrice des mondes mystérieux et des sentiers qu'elle engendre.

Silène – Décade vous présente une rétrospective sonore des dix dernières années de travail. Libre à vous d’aimer ou pas le produit, mais il faut reconnaître l’originalité de la démarche et la somme d’efforts impliquée dans sa réalisation.  C’est une musique parfois calme, sereine et planante ou d’autres fois mystifiante ou inquiétante mais jamais inepte ou vide.

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[ ./ who is silène ? ]

Silène is a Montreal avant-garde jazz improvisation ensemble formed ten years ago.

Claude Lassonde, composer, guitarist and musical leader of Silène.

Claude Lassonde received his masters degree from the Faculty of Music of l’Université de Montréal. Among his teachers in composition: Serge Garant, Michel Longtin, André Prévost. He studied electroacoustics under Marcelle Deschênes and Francis Dhomont, and founded a young composers group named La Société des Concerts Alternatifs du Québec, known today as Code d’Accès, and was their president for several years. He was director of l’Association pour la Recherche Électroacoustique du Québec (ACREQ). He is an associate composer with the Canadian Music Centre. His compositions include works for orchestra, for various chamber music ensembles, computerized music and electroacoustics. Several renowned artists were associated with the creation of his works (in particular: Rina Lasnier of the French Canadian Academy, Jean-Jacques Nattiez, Lorraine Vaillancourt and Pauline Vaillancourt). Among several of his granted compositions,  "Sentes aux abîmes des sens" was commissioned by the ACREQ and created at the opening of the electroacoustic series "Acousmonium" at the "New Music America" Festival. 

His musical compositions and interpretations have been recorded by the Société Radio-Canada (French CBC) and broadcast in Canada, the United States, Germany, Belgium and France. He has received awards and grants from the Canada Arts Council and Conseil des arts et des lettres du Québec.

As a conductor, he has directed many ensembles, and as a guitarist, has played in several concerts on radio and television, including during the Montreal Olympic Games, for a concert rebroadcast live on ABC. Today, he prefers modern art and nurtures his musical spirit in diverse settings.

Silène renders his musical passion in a song at times anarchistic where tenderness, love, aggression, violence and extravagance with the guitar synthesizer meet, and find themselves expressed in movements that are colorful, improvised and free.

"Fascinated by contemporary “lutherie”, in love with free jazz and improvisation sessions, I remain nevertheless a purist, quite meticulous when it comes to composition. I compel myself with a discipline aimed at extracting the most intense musical elements from long sound research. Collector of sounds and sequences of improvisation, I then entrust those to data processing in order to reveal their explosive potential. The final phase of my work is always aimed at finding the simplest standardization key and the best notation of all. This allows for human interpretation, while making computerized musical structures of great complexity accessible. The resulting stylistic freedom provides the space for deliberately trying to escape from trends or well-established currents. Listeners seeking a moment out of time will find in this offering an intimate musical relationship where personal expression is revealed through the musical product of lengthy pondering.”

Gilles Douaire, bass player of Silène. His style, clarity and great culture make Gilles the ideological leader of Silène. He was the lead guitarist for the Montreal band “Freakency”. He has developed a style both extravagant and contrary to all expectations. He discretely introduces intentional key changes inspired by his exceptional ear that listens like no other, and presents destabilizing counterpoints propelling the other musicians in new directions. He adores bizarre harmonic progressions and takes exception to stereotyped patterns. In addition to his musical career, Gilles has studied philosophy and electrical and computer engineering.

“The musical play in Silène can be described as trialogue, quadralogue, quintalogue... However, that would be saying both too much and too little. On the one hand, the overall play stems from very little deliberate planning, being that it is improvised, transforming so-called “logos” into as many logorrheas; on the other hand, any collaboration among several musicians is influenced by yet another musical soul that, more often than not, becomes the more assertive one in the group. This other can be felt when, in the midst of a moment of clarity when we’re trying to build a well-defined structure as part of the improvisation, this obscure musician subverts the collective will, destabilizes us, surprises us... and will surprise potential listeners of these tracks. All things considered, this obscure musical visitor is the disincarnated and visceral expression of a shared and permanent will to surrender to momentary distraction. It is the guide that bravely leads us, from form to no form, and from no form back to form, along paths leading nowhere…”

Musicians:

Matthieu Bélanger, this Montreal clarinetist, appears on seven tracks of Silène - Décade (CD-2_1,2,3,5,6,7,8). Matthieu Bélanger, here with the bass clarinet, counts among the most talented clarinetists in Quebec as its discography testifies. He studied clarinet and piano at the Academy of Hull and at McGill University. He attended many master classes   in New York with the saxophonist Patrick Brennan and with the pianist Kenny Werner, also in Banff with Dave Holland, Joe Lovano, Dave Douglas and Kenny Werner.

He obtained many grants in particular for Musicaction for its “Insomnia” CD. Several grants from the Canada Arts Council and from the Conseil des arts et des lettres du Québec. He won the price for best musician and the price for best group “Ann Victor” in the Empire des futures stars event. In Geneva, at the Communauté des radios publiques de langue française (CRPLF): 1st Price, jazz category as conductor for the “Quatuor Jazz de Montréal”. In 1994, with the International Jazz Festival of Montreal: 1st Price of the contest of jazz Du Maurier, with the Normand Guilbeault Ensemble.

Pierre Guillemette, saxophonist, Montreal, master degree in interpretation, saxophone, at the faculty of music of the University of Montreal. He appears on one track of Silène - Décade (CD-2_4).  He took part in the Montreal Jazz Festival with his group of fusion jazz “Urbia”. He is also member of the fusion jazz group “Idem”. Multi instrumentalist, he plays just as easily, the saxophones, the flutes, the clarinets and the guitar. He teaches music, he directs choral societies, mainly as chief of choir for “La Clé des Champs”. He is also active as musician in studio recording sessions. He makes accompaniment and musical arrangement for several artists of reputation.

Louis-Antoine Lassonde, Montreal double bass player, plays double bass with bow on Silène – Décade on one track (CD-2_1). Despite his youth, Louis-Antoine has already acquired a significant experience in the musical world. He has a master degree in interpretation, double bass, from the faculty of music of the University of Montreal. He was first desk for many classical and contemporary orchestras, under such conductors as Lorraine Vaillancourt, Jean-François Rivest, Agnes Grossman of the Orford Art Centre Orchestra. He has taken part in several tours in France, Greece, and locally. He was invited to join the Orchestre symphonique de Montréal for two of its Youth Concerts at the Place des Arts, Maisonneuve Hall. He was invited as a soloist for the Société Radio-Canada’s televised program "Faites vos gammes". He was also finalist in the Canadian Music Competition in 2001.

Stephan Quednau, Montreal keyboard player, is Silène’s guest on three tracks (CD-1_7,10 and 11). Stephan studied piano at Laval University with Michele Royer before studying electric and computer engineering and working in that field for ten years. For a few years now, he has been working as an engineer repairing synthesizers and others printed circuits. His love of music includes Hard Bop, modern guitarists (Abercrombie, Holdsworth, Frisell) and funk. Invited by Claude on these recordings, Stephan also appears on CD in the electronic music album "Heptane Sun Quad" released by “Electron Music”.

Alain Robert, Montreal drummer, percussionist, plays on all tracks of Silène – Décade. A true virtuoso, he has played drums since his early childhood. In Silène, he patiently follows the other musicians in their extravagant flourishes, and then generates cohesion. He floats in his own world of balance and rhythm, giving the group an exceptional, imaginative support. He excels in the play of sound colors and is a master of the cymbals. He has a sure, natural instinct that can anticipate the changes in the meandering improvisations. His play reveals a quasi scientific approach to the rhythmics of improvisation.

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(Copyright Claude Lassonde)

Silene (The Louvre museum)

The god Silenus was the Phrygian genius of the sources, symbol of water; he had the gift of wisdom. He was a pleasure-seeking old man, always drunk, with a prominent pug nose, singing and laughing. In Greek mythology, Silenus (in old Greek Σειληνός / Seilênós) is a kind of satyr, adoptive father and tutor of the god Dionysos, who is always by his side. He is moreover the god of rapture, close to two other minor divinities of Dionysos’ following, Comos (Good Food) and Coros (Satiety) who, according to Herodotus, were born to Hybris (Excess). Like Dionysos, he was said to have been born in Nysa, in Asia. As with most satyrs, Silenus is considered a "son of Hermes". According to other traditions, he could have been the son of Pan and a nymph, or Pan and Gaïa (Earth) sired by the blood of mutilated Ouranos. Pan made a musical instrument to which he gave the name of Syrinx, also known as panpipes.

Silenus Bearing the Infant Dionysos, copy of an original of the school of Lysippe, museums of the Vatican

Daphnis, 1st century B.C., National Archaeological Museum of Naples.

Statuette of the god Side and his eromene.

There is an old legend that king Midas for a long time hunted the wise Silenus, the companion of Dionysus, in the forests, without catching him. When Silenus finally fell into the king’s hands, the king asked what was the best thing of all for men, the very finest. The daemon remained silent, motionless and inflexible, until, compelled by the king, he finally broke out into shrill laughter and said these words, ‘Suffering creature, born for a day, child of accident and toil, why are you forcing me to say what would give you the greatest pleasure not to hear? The very best thing for you is totally unreachable: not to have been born, not to exist, to be nothing. The second best thing for you, however, is this — to die soon.

 (Friedrich NIETZSCHE in The Birth of Tragedy, translation by Ian C. Johnston

http://www.mala.bc.ca/~johnstoi/Nietzsche/tragedy_all.htm)

The idea of Silène was inspired by mythology where wisdom, rapture, excess, mysticism, music and poetic imagery mix freely. The music of Silène is bound by no trends, whether past or present. It takes birth in the meeting of spirits communicating freely, without beacons or pre-established concepts. This free form invites the musicians to listen deeply and to react intensely, and by pure musical reflex, to the sound environment that surrounds them. It is only afterwards, upon playback, that we set our course towards an ecstatic soundscape.

Ten years have passed, during which hours of extraordinary recordings were made and other experimental sound sources were collected in all directions. Selective listening guided us to this compilation of one decade’s worth of sounds. Certain features are disturbing, others illustrate a decadent side of our society, but they all contribute to one endeavour, to collect gestures with the profile of beauty.

It is easy to think of improvisation as simple meeting of creative minds, but before that meeting came years of practice, development, studies, musical compositions and then the “play-sequence”. It is where, before improvising and recording, play-modes are established, proposals for the band to consider and which will become fodder for dialogues, trialogues and other forms of exchange. Those can be a range of notes, a rhythmic sequence, a set of tone colors or all of the above, joined together to form a call, a trigger or a recurrent pattern. The idea of the play-sequence is fundamental in the music of Silène. Because it is the power of the play-sequence that will form the basis of what will inspire each musician to develop and interact.

Usually, the composer submits his ideas to the musicians, and they in turn, will find the most effective way to arrange the composer’s ideas. Contingencies of time and money are such that often only a fragment of the band’s artistic talent can be expressed. One can seldom record them over and over and choose the best take. With Silène - Décade, this process is reversed, with time and the multitude of soundtracks becoming inherent to the process of creation.

In any group, there is always a leader that stands out to imprint a particular characteristic to the group’s personality. In Silène, Gilles gave his philosophical imprint while Claude set the musical structure of the unit. And they had the wisdom to attract collaborators with undeniable strengths.

Another aspect worthy of mention is that of virtuosity. There is no doubt that each artist featured on this CD can be considered as a virtuoso in his field. However, this was never brought out casually or in a desire to shine. Rather, this virtuosity is introduced into the mix as part of an outburst or to bring the dialogue to a degree of voluble excitement, clarity and extreme fluidity.

The music in Silène - Décade is characterized by a poetic quest. The personality is renewed in each piece and is distinguished by the particular form of instrumentation or contemporary “lutherie” which constitutes its sound pallet. Claude’s compositions seek to exploit with mysticism the particular aspect of the play modes inherent to the sound colors and their handling. The primary creative idea of each one is always evocative of mysterious worlds and the paths it inspired.

Silène - Décade presents the listener with a retrospective of ten years of work in sound. Whether the listener enjoys the result or not, there can be little doubt as to the originality of the approach or the sum of efforts that went into its creation. The music is one that is at times calm, serene and dreamy, and at times mystifying or worrysome, but never inept or empty.

(Copyright Claude Lassonde)

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